Avez-vous déjà pratiqué un sport ? Avez-vous déjà joué d’un instrument de musique ? Comment avez-vous progressé ? De quelle manière vous êtes-vous amélioré ? J’imagine qu’un professeur ou un entraîneur vous a accompagné, qu’on vous a prodigué des conseils, indiqué ce que vous pouviez améliorer. Peut-être vous êtes-vous également analysé par vous-même. Lors de vos étés étudiants, de votre stage et même dans vos débuts en tant qu’avocat, la rétroaction sera votre meilleur allié pour progresser, puis performer. Mais à qui la demander ? Comment la demander ? Facile. À tous ceux avec qui vous travaillerez, à chaque occasion.
Vos premiers clients seront les avocats qui vous confieront des mandats. Leur satisfaction sera tout aussi importante que celle de vos futurs clients. Lors de la remise d’un mandat, dans la majorité des cas, vous recevrez une rétroaction claire. D’autres fois, le temps manquera, mais dans ces cas, vous pourrez vous-même évaluer votre travail a posteriori et déterminer si certains aspects auraient pu être améliorés ou encore simplifiés.
Il s’avèrerait parfaitement inintéressant, voire inutile, de discuter de rétroaction, de la façon d’en obtenir et à qui la demander, si on ne se posait pas la question suivante : comment pouvons-nous bien apprendre de la rétroaction ? La réponse est simple. Par l’écoute. Il s’agit d’un concept que nous connaissons tous, mais que nous n’appliquons que trop peu. L’écoute se développe et vous permettra de retirer un maximum des commentaires qui vous seront faits.
Il est important de voir d’un bon œil la rétroaction et de l’utiliser pour vous développer en tant que futur professionnel. Si vous considérez les commentaires qui en découlent comme des attaques personnelles, vous ne bénéficierez pas de leurs bienfaits. Il est tout à fait normal de ne pas tout savoir dès le début, de commettre des erreurs. Il faut percevoir la rétroaction positivement, il faut être ouvert et la demander le plus souvent possible. Il ne s’agit pas d’une façon de vous dénigrer ou de vous décourager, au contraire. Considérant qu’un avocat d’expérience prend le temps de vous expliquer comment vous pourriez être meilleur, en ce sens, c’est plutôt un outil d’apprentissage. L’« erreur est humaine ». Il faut donc l’accepter, mais surtout s’en servir pour ne pas commettre à nouveau les mêmes erreurs ce qui serait irritant pour les gens avec qui vous travaillez et qui ont pris le temps de revoir votre travail.
Ne vous laissez pas atterrer par les critiques, elles vous permettent d’ajouter de nouvelle cordes à votre arc et de parfaire celles qui y sont déjà. Profitez du temps que vous avez ou aurez en tant qu’étudiant, stagiaire et jeune avocat pour apprendre de tous ceux avec qui vous travaillerez et vous forger une expérience.
Finalement, je terminerais en citant Oscar Wilde selon qui «experience is the name we give to our mistakes». C’est donc dire que sans erreur il n’y a pas d’expérience.